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Médias et Techno
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Facebook, Google coupent la désinfo ?

Quand deux mastodontes communiquent sur leur manière de s'y prendre pour contrer les diffuseurs de fausses informations, ça fait franchement rigoler.

Du vrai / du faux Du vrai / du faux
01/11/2016 Par hoaxbuster
Pertinence
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Voilà, c'est dit "Facebook et Google ne permettront plus aux éditeurs de fausses informations d'utiliser leurs solutions publicitaires".

Et ce faisant, tout le monde s'empresse de commenter la bonne / mauvaise nouvelle selon son point de vue. Pourtant, pas de quoi fouetter les trois pattes d'un canard dans un verre d'eau. Il ne s'agit que d'une posture qui ne changera pas grand chose, à part victimiser un peu plus ceux qui adorent désinformer tout en se lamentant d'être censurés.

 

Ce qui va changer :

Facebook et Google ont donc décidé de ne plus permettre aux éditeurs de "fake news" d'utiliser leurs solutions publicitaires. En clair, un site réputé pour diffuser des hoax en les faisant passer pour de vraies infos ne pourra plus engranger les revenus versés préalablement, ni diffuser ses propres publicités. Seulement voilà, comme ce communiqué ne concerne que les deux entreprises, dans les faits, cette décision n'aura pratiquement aucun impact.

 

Pourquoi est-ce du pipeau :

A ce jour, Facebook ne verse strictement aucun revenu aux éditeurs de contenus, ni même aux propriétaires de pages sur son réseau. Par exemple, quand la page facebook.com/hoaxbuster (suivie par plus de 140.000 fans et certifiée authentique par FB) affiche une publicité, la totalité de l'argent généré par l'affichage de la pub va dans la seule poche de... Facebook (y compris pour les articles embarqués). Autrement dit, la seule chose que va faire FB sera de refuser qu'un éditeur de fake news utilise son réseau pour y afficher ses propres publicités. Il ne s'agit donc pas de lui couper des revenus, mais de lui interdire de pouvoir acheter des espaces sponsorisés pour apparaître sur le réseau, ce n'est pas du tout la même chose.

 

Dans le cas de Google, il s'agit de refuser l'accès à ses propres solutions publicitaires (programme google adsense). Dans ce cas, l'éditeur ne perçoit effectivement plus aucun revenu en provenance de Google. Or, à moins d'être complètement ignare, il suffit à l'éditeur en question de se tourner vers n'importe quelle autre régie pub présente sur le web - elles sont légions - pour continuer à engranger des revenus en fonction de la fréquentation du site en question.

 

Est-ce une forme de censure ?

Non ! Google n'a pas décidé d'empêcher le référencement des sites, ils apparaîtront toujours dans les résultats de recherches. Et comme ces sites se partagent sans arrêt toutes les intox entre eux, leur ranking ne changera pas. Ils auront tout autant de visibilité, donc de fréquentation, donc de revenus (en provenance d'autres régies que Google). Il faut rappeler ici, qu'en dehors du positionnement en emplacements payants, Google ne favorise aucunement la remontée des sites utilisants ses solutions au détriment de ceux qui ne les utilisent pas.



Facebook de son côté, n'a pas décidé d'empêcher lesdits sites d'ouvrir des pages dédiées, ni de restreindre d'une quelconque manière les partages d'articles entre internautes (et donc leur publicité indirecte). Tant que ses possibilités là seront offertes aux désinformateurs, ils les utiliseront et se feront même un malin plaisir à encourager leurs lecteurs à "contrer l'infame censure mise en place par le réseau social" par un maximum de likes, commentaires et partages.

 

Bon mais alors quoi ? 

Les deux entreprises laissent volontiers croire qu'en coupant l'accès à leurs solutions pubs les sites de désinfo vont se retrouver complètement démunis. Or, sauf à vouloir s'obstiner à croire que le monde du web ne peut pas tourner sans leurs pubs, il n'en est rien.

 

En fait, Google et Facebook viennent simplement de déclarer "en prenant la décision d'exclure les sites de fake news de nos solutions publicitaires, NOUS assumons de ne plus percevoir les revenus générés par ces sites-là". Au fond, il s'agit juste de cela et de rien d'autre...

 

De leur côté, toujours aussi libres de raconter n'importe quoi, les sites de désinfo vont évidemment profiter de cette annonce pour... désinformer en en faisant des tonnes sur "le système qui cherche par tous les moyens à bâillonner la réinformation, preuve que la vérité dérange les oligarchies en place". Et bla, bla, bla.

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hoaxbuster
Rédacteur Hoax
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