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Politique
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Cafouillage lors de l'opération "vérité"

Au milieu de son intervention, François Fillon affirme que la journaliste du Guardian ayant interviewé Pénélope Fillon est désolée et a appelé sa femme pour le lui dire. C'est inexact et très facilement vérifiable.

Du vrai / du faux Du vrai / du faux
01/02/2017 Par hoaxbuster
Pertinence
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Visiblement très préparée en amont, la conférence de presse de François Fillon n'aura durée que 45 minutes. Seulement voilà, quand on a le nez dans le guidon, on ne regarde pas les à côtés et PAF, des fois, ça déraille.

 

Lors de son grand oral devant la presse, le candidat Fillon n'a pas cillé quand il déclaré :

 

"la journaliste qui a accompli cette interview s’est manifestée personnellement auprès de mon épouse pour dire à quel point elle était choquée par l’utilisation qui avait été faite des morceaux de cette interview." (à partir de 22'50)

 

 

Tiens... à peu près la même chose que ce que déclarait le député-président-conseiller Eric Ciotti à l'antenne de BFMTV, ce dimanche (à partir de 5'10):

 

 

 

Or, il se trouve que depuis cette interview, la journaliste en question, Kim Willsher, n'a de cesse d'essayer d'interpeler Eric Ciotti sur Twitter pour lui signaler que NON, elle n'est pas désolée et qu'elle ne dénonce pas Envoyé Spécial.

 

La méprise vient d'une mauvaise traduction de l'article que qu'elle vient de publier à ce sujet dans le Guardian et qui a été mal compris par le Midi Libre (dans un article supprimé depuis). Voir l'article du Guardian, dans lequel elle écrit :

 

 

 

 

"L'automne dernier, après que son mari soit devenu le candidat à la présidentielle pour Les Républicains, J'ai contacté [Mme] Fillon pour la première depuis dix ans pour lui demander si elle accepterait de me parler de nouveau. Elle m'a répondu très gentiment qu'elle le ferait.

Il y a encore une semaine, j'espérais vraiment que ça arriverait. Aujourd'hui, je doute fort que [Mme] Fillon accepte de me parler. Et, bien que ce ne soit pas de ma faute, qui pourrait lui en vouloir ?"

 

 

 

 

 

Il aurait suffit à un assistant parlemen... (oups non, c'est interdit pour un candidat à la présidentielle) à un collaborateur de François Fillon de vérifier sur Twitter avant de le laisser s'enferrer sur un nouveau mensonge. Mais hélas, quand on a la tête dans le guidon...

 

 

 

Mise à jour Lundi 6 février - 23h50

En guise de preuve, François Fillon a produit dans la soirée deux emails envoyés par la journaliste à Pénélope Fillon :

 

En tout état de cause, la journaliste n'a donc pas appelé Pénélope Fillon. Si elle exprime effectivement des regrets concernant l'utilisation de cette interview contre Mme Fillon, elle parle essentiellement du harcèlement dont a pu être victime la femme de François Fillon. Les emails en question n'ont rien à voir avec Envoyé Spécial (mails envoyés AVANT la diffusion). Elle dit surtout qu'elle n'est pour rien dans la transmission de la vidéo et continue d'affirmer sur Twitter qu'il ne faut pas donner de crédit aux écrans de fumée destinés à occulter les faits :

 

#Fillon.I wrote to Mrs Fillon saying I was sorry that an interview of 10 yrs ago had come back to bite everyone - including me.(1/3)

— Kim Willsher (@kimwillsher1) 6 février 2017

 

#Fillon Now those message of "sympathy" for the situation are being used against me and to provide a smokescreen against the fact... (2/3)

— Kim Willsher (@kimwillsher1) 6 février 2017

 

#Fillon...there is an interview with Mrs Fillon and a film of that interview. Read the article. Watch the film. I've nothing to add (3/3).

— Kim Willsher (@kimwillsher1) 6 février 2017

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hoaxbuster
Rédacteur Hoax
mots-clés : Politique - Désinformation
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